10 surprises cachées du 3ᵉ arrondissement de Paris : ce que même les propriétaires ignorent
Le 3ᵉ arrondissement de Paris, situé sur la rive droite, couvre une partie historique du Marais. Plus discret que le 4ᵉ, il regorge pourtant de trésors patrimoniaux, urbanistiques et culturels souvent méconnus, même des riverains. Ses quartiers — Arts-et-Métiers, Enfants-Rouges, Archives et Sainte-Avoye — renferment à la fois des vestiges médiévaux, des hôtels particuliers du XVIIᵉ siècle et des initiatives culturelles contemporaines. Voici 10 surprises factuelles qui révèlent l’âme cachée du 3ᵉ arrondissement.
1) Le plus ancien marché couvert de Paris : le Marché des Enfants Rouges
Fondé en 1615 sous Louis XIII, le Marché des Enfants Rouges (rue de Bretagne) est le plus vieux marché couvert encore en activité à Paris. Son nom vient de l’orphelinat voisin, dont les pensionnaires portaient un uniforme rouge. Aujourd’hui, c’est un lieu emblématique mêlant primeurs traditionnels et stands cosmopolites (cuisine libanaise, italienne, japonaise, africaine). 👉 Surprise : beaucoup croient que les Halles centrales étaient le plus vieux marché, alors que celui-ci fonctionne toujours, quatre siècles plus tard.
2) Le Conservatoire des Arts et Métiers abrite un pendule de Foucault original
Le Musée des Arts et Métiers, installé dans l’ancien prieuré de Saint-Martin-des-Champs, conserve le célèbre pendule de Foucault (1851), dispositif qui démontre la rotation de la Terre. Le pendule présenté n’est pas celui du Panthéon (installé en parallèle en 1851), mais une version authentique, toujours en mouvement. 👉 Surprise : ce monument scientifique, visible gratuitement certains jours, est logé dans une église désaffectée transformée en musée au cœur du 3ᵉ.
3) L’hôtel de Soubise abrite les Archives nationales… et des décors rococo uniques
L’hôtel de Soubise (rue des Francs-Bourgeois), bâti au début du XVIIIᵉ, accueille aujourd’hui les Archives nationales. Mais ce qui surprend le plus, ce sont ses salons intérieurs : la salle des Archives conserve des décors rococo de Germain Boffrand, chef-d’œuvre du style Louis XV, rares dans Paris. 👉 Surprise : derrière une façade discrète, on peut admirer des intérieurs parmi les plus raffinés de l’architecture française.
4) Le 3ᵉ possède une partie du plus long mur de Philippe Auguste encore visible
Philippe Auguste fit construire, entre 1190 et 1215, une enceinte pour protéger Paris. Dans le 3ᵉ, rue des Jardins-Saint-Paul (limite 4ᵉ) et surtout rue Charlot et rue des Francs-Bourgeois, on aperçoit encore des pans conservés du mur d’enceinte médiéval. Ces vestiges, souvent dans des cours privées, sont accessibles lors des Journées du Patrimoine. 👉 Surprise : on imagine rarement que le Marais conserve encore des pierres défensives du XIIᵉ siècle.
5) La carte de Cassini a son origine au 3ᵉ
L’Observatoire de l’Académie royale des sciences, situé dans l’actuel Conservatoire des Arts et Métiers, servit de point de départ aux relevés qui donneront la carte de Cassini au XVIIIᵉ siècle, première carte topographique complète de la France. 👉 Surprise : un jalon de la cartographie moderne mondiale a vu le jour dans ce quartier.
6) La musique klezmer a trouvé refuge rue des Rosiers… et au-delà, dans le 3ᵉ
Le Marais fut longtemps un quartier juif. Si la rue des Rosiers est dans le 4ᵉ, le 3ᵉ a lui aussi accueilli des commerces, synagogues et ateliers juifs. Aujourd’hui encore, des associations et restaurants de la rue des Archives ou de la rue du Temple témoignent de cette présence, notamment autour de la musique et de la gastronomie ashkénaze. 👉 Surprise : l’identité juive du Marais ne se limite pas au 4ᵉ arrondissement.
7) L’hôtel de Saint-Aignan abrite le Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme
Peu de passants devinent que derrière la façade classique de l’hôtel de Saint-Aignan (XVIIᵉ siècle), se trouve aujourd’hui le MAHJ, qui conserve une collection majeure consacrée à la culture juive. 👉 Surprise : ce musée est installé dans un hôtel particulier du XVIIᵉ, réhabilité à la fin du XXᵉ siècle.
8) Le Square du Temple – Elie-Wiesel cache un morceau de l’histoire médiévale
Ce square, qui occupe l’emplacement de l’ancien enclos du Temple, rappelle l’histoire de l’Ordre du Temple, qui possédait là sa forteresse. Aujourd’hui, le square présente un jardin à l’anglaise, une mare et des espèces botaniques rares. Il est aussi marqué par un mémorial en hommage aux enfants déportés pendant la Seconde Guerre mondiale. 👉 Surprise : on se promène dans un jardin public contemporain sans toujours savoir qu’il fut jadis le cœur d’un ordre religieux-militaire.
9) La Maison de Nicolas Flamel (1407) est une des plus anciennes de Paris
Au 51 rue de Montmorency se trouve la maison de Nicolas Flamel, construite en 1407. Ce riche bourgeois parisien, réputé pour sa générosité (et plus tard associé à la légende de l’alchimie), y fit bâtir un immeuble à vocation caritative. 👉 Surprise : c’est l’une des plus vieilles maisons en pierre de Paris, antérieure de plusieurs siècles à la plupart des immeubles du Marais.
10) Le 3ᵉ abrite aussi un musée… consacré à la chasse et à la nature
Le Musée de la Chasse et de la Nature, rue des Archives, occupe deux hôtels particuliers reliés (Guénégaud et Mongelas). Ses collections surprennent par leur diversité : armes anciennes, trophées, art contemporain inspiré du rapport homme-animal. 👉 Surprise : ce musée unique en son genre attire autant les passionnés d’art que de nature.
Conclusion
Le 3ᵉ arrondissement est un condensé de l’histoire parisienne :
- médiévale (maison Flamel, mur de Philippe Auguste),
- classique (hôtels particuliers, rococo de Soubise),
- scientifique (pendule de Foucault, carte de Cassini),
- sociale (marché des Enfants Rouges, mémoire juive),
- contemporaine (musées vivants, square Elie-Wiesel).
Pour un propriétaire, connaître ces strates permet de comprendre pourquoi chaque mètre carré du 3ᵉ porte une valeur patrimoniale et culturelle, bien au-delà des prix du marché.