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10 surprises cachées du 4ᵉ arrondissement de Paris : ce que même les propriétaires ignorent

Le 4ᵉ arrondissement est mondialement connu grâce à la place des Vosges, à l’Hôtel de Ville et à la cathédrale Notre-Dame de Paris (actuellement en restauration). Mais au-delà de ces icônes, ce territoire du Marais et des îles (Saint-Louis et une partie de la Cité) recèle des trésors souvent ignorés — y compris par ses habitants. De l’héritage médiéval à l’architecture contemporaine du Centre Pompidou, voici 10 surprises cachées qui redonnent une profondeur insoupçonnée au 4ᵉ.

1) La place des Vosges est la plus ancienne place « royale » de Paris

Aménagée entre 1605 et 1612 sous Henri IV, la place des Vosges (anciennement place Royale) est la première place monumentale régulière de Paris, avec ses 36 pavillons de brique et pierre. Elle inspira la place Ducale de Charleville-Mézières et d’autres places françaises. Sous ses arcades se trouvent aujourd’hui galeries d’art, restaurants et la Maison de Victor Hugo (n° 6), transformée en musée. 👉 Surprise : même les propriétaires du quartier oublient parfois que ce fut le modèle urbanistique des places françaises « à programme ».

2) L’Hôtel de Ville n’est pas médiéval, mais une reconstruction du XIXᵉ siècle

Beaucoup pensent que l’Hôtel de Ville actuel est l’édifice d’origine du XVIᵉ siècle. En réalité, il fut incendié pendant la Commune en 1871. Les architectes Théodore Ballu et Édouard Deperthes l’ont reconstruit entre 1873 et 1892, en reprenant fidèlement le style Renaissance mais en agrandissant les volumes. 👉 Surprise : ce monument est donc à la fois ancien dans son image et moderne dans sa structure.

3) Une église gothique flamboyante discrète : Saint-Gervais-Saint-Protais

Située derrière l’Hôtel de Ville, l’église Saint-Gervais-Saint-Protais possède une façade classique (1620) mais un corps gothique bien plus ancien. Elle fut confiée à la famille de musiciens Couperin, dont plusieurs générations furent organistes titulaires du XVIIᵉ au XIXᵉ siècle. 👉 Surprise : cet édifice conserve l’un des orgues les plus réputés de la capitale.

4) L’Île Saint-Louis n’a été urbanisée qu’au XVIIᵉ siècle

Avant le XVIIᵉ siècle, l’Île Saint-Louis n’était qu’un pâturage appelé « île aux Vaches ». Son urbanisation fut confiée aux frères Le Vau et aux entrepreneurs Christophe Marie et Poulletier. D’où les noms des rues Saint-Louis-en-l’Île, Poulletier, Le Regrattier. Aujourd’hui, ses hôtels particuliers aux façades homogènes abritent galeries, appartements et commerces réputés (dont la maison Berthillon). 👉 Surprise : ce « décor haussmannien avant l’heure » est en réalité une opération immobilière du XVIIᵉ.

5) L’Île de la Cité est partagée entre le 1ᵉʳ et le 4ᵉ

Peu savent que l’Île de la Cité est divisée administrativement :

  • Partie ouest (Conciergerie, Sainte-Chapelle) = 1ᵉʳ arrondissement.
  • Partie est (Notre-Dame, Hôtel-Dieu, quai de l’Archevêché) = 4ᵉ arrondissement. 👉 Surprise : un même îlot, deux arrondissements différents.

6) Le Mur des Justes dans le Mémorial de la Shoah

Inauguré en 2005, le Mémorial de la Shoah (rue Geoffroy-l’Asnier) comporte un Mur des Justes où sont gravés les noms des Français reconnus comme Justes parmi les Nations. C’est un lieu de mémoire unique, souvent ignoré des visiteurs du Marais qui passent à côté sans entrer. 👉 Surprise : c’est l’un des rares lieux parisiens où mémoire et reconnaissance officielle se mêlent à l’espace urbain.

7) Le Centre Pompidou (1977) : un bâtiment « à l’envers »

Conçu par Renzo Piano et Richard Rogers, le Centre Pompidou a révolutionné l’architecture en montrant à l’extérieur ce qui est habituellement caché : gaines d’aération, escaliers, ascenseurs. Les couleurs sont codées : bleu (air), vert (eau), jaune (électricité), rouge (circulation). 👉 Surprise : en 1977, cette audace suscita de vives critiques… avant de devenir un emblème de Paris contemporain.

8) La Rue des Rosiers : un patrimoine juif vivant

Située dans le cœur du Marais, la rue des Rosiers conserve depuis le XIXᵉ siècle une forte identité ashkénaze. Boulangeries, librairies, synagogues et restaurants (comme L’As du Fallafel) témoignent d’une vie communautaire encore active. 👉 Surprise : contrairement à l’idée d’un Marais « muséifié », ce patrimoine est toujours vivant.

9) L’Arsenal : un jardin et une bibliothèque spécialisés

Le jardin de l’Arsenal borde le port de l’Arsenal (entre Bastille et Seine). Il jouxte la Bibliothèque de l’Arsenal, fondée au XVIIIᵉ siècle, intégrée à la Bibliothèque nationale de France, spécialisée en littérature et histoire. 👉 Surprise : un lieu de lecture et de promenade à deux pas de la Bastille, souvent ignoré des visiteurs.

10) Des vestiges médiévaux sous la place de l’Hôtel de Ville

Sous la place de l’Hôtel de Ville (anciennement place de Grève) ont été découverts des vestiges médiévaux lors des fouilles du XIXᵉ et du XXᵉ siècles. Certains fragments sont visibles au musée Carnavalet (dans le Marais, 3ᵉ/4ᵉ). 👉 Surprise : sous cette place emblématique de la vie parisienne se cachent encore des traces du Paris médiéval.

Le 4ᵉ arrondissement n’est pas seulement le quartier de Notre-Dame et de la place des Vosges. C’est un territoire où se superposent :

  • l’héritage royal et classique (place des Vosges, urbanisme de l’Île Saint-Louis),
  • le patrimoine religieux et musical (Saint-Gervais, Couperin),
  • la mémoire contemporaine (Mémorial de la Shoah),
  • l’architecture moderne (Centre Pompidou),
  • et des poches de vie quotidienne (marchés, rues commerçantes, bibliothèques).

Pour les propriétaires, comprendre cette épaisseur historique et culturelle enrichit la valeur de leur bien au-delà du simple prix au mètre carré.