Comment améliorer le DPE avant une vente immobilière — avec la réforme de 2026 en tête
Depuis son entrée en vigueur en 2021, le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) est devenu un pivot du marché immobilier français. Il ne s’agit plus d’un simple document administratif, mais d’un indicateur stratégique qui influence la valeur d’un bien, sa capacité à se louer, et même son image auprès des acheteurs.
En 2026, la réforme du DPE viendra modifier son mode de calcul — notamment en faveur des logements chauffés à l’électricité — mais cela ne dispense pas les propriétaires de préparer leur bien intelligemment. Améliorer son DPE avant une vente, c’est aujourd’hui optimiser la présentation et le prix de son bien, tout en anticipant les évolutions à venir.
Alors, comment agir concrètement avant de vendre ? Quels travaux ou ajustements sont réellement efficaces ? Et que change la réforme 2026 dans la stratégie d’un vendeur ?
1. Pourquoi le DPE influence directement la vente
Un acheteur informé, un vendeur jugé
Depuis la réforme de 2021, le DPE est opposable : un acheteur peut engager la responsabilité du vendeur si les performances énergétiques annoncées s’avèrent fausses. Mais au-delà de l’aspect juridique, le DPE est devenu un argument commercial.
Les acheteurs — et surtout les primo-accédants — y voient un indicateur de confort, de coûts futurs et de valeur patrimoniale. Un appartement classé D ou E se vend plus facilement qu’un bien classé F ou G, même à prix identique.
Les chiffres parlent
Selon les dernières études de notaires, un bien classé G se vend en moyenne 10 à 18 % moins cher qu’un logement classé D. Et à Paris, la différence peut dépasser 1 000 € par mètre carré.
Le réflexe du marché
Les portails immobiliers affichent désormais le DPE dès la première ligne. C’est la première impression numérique d’un bien, presque aussi importante que la photo principale.
Autrement dit, améliorer son DPE, c’est améliorer son attractivité dès le premier clic.
2. Ce que change la réforme DPE 2026
La réforme, prévue pour le 1ᵉʳ janvier 2026, corrige une injustice historique : les logements chauffés à l’électricité étaient jusque-là sous-notés à cause d’un coefficient de conversion trop élevé.
En résumé :
- Le coefficient électrique passe de 2,3 à 1,9 ;
- Les logements électriques vont gagner une à deux classes sans travaux ;
- Près de 850 000 biens en France verront leur note réévaluée.
Conséquence pour un vendeur
Si votre bien est chauffé à l’électricité, la revalorisation automatique du DPE en 2026 peut jouer en votre faveur. Mais cela ne veut pas dire qu’il faut attendre : améliorer son score dès maintenant reste la meilleure garantie de vente rapide et au bon prix.
3. Les leviers d’amélioration les plus efficaces
1️⃣ L’isolation : la base du DPE
C’est le critère le plus déterminant. Le DPE évalue les déperditions de chaleur selon les murs, toitures, planchers, et menuiseries.
- Murs : si vous êtes en copropriété, privilégiez l’isolation intérieure.
- Fenêtres : le remplacement par du double vitrage performant peut gagner jusqu’à une demi-classe énergétique.
- Combles : une isolation en laine minérale ou soufflée est peu coûteuse et très efficace.
💡 Conseil Parisien : dans les immeubles anciens, même une isolation partielle (fenêtres + radiateurs modernes) suffit souvent à faire passer un bien de F à D.
2️⃣ Le chauffage : cœur du calcul énergétique
Le DPE 2026 valorise les systèmes électriques récents et décarbonés. Mais si votre bien fonctionne encore au gaz, il existe des alternatives efficaces :
- Pompe à chaleur air/air ou air/eau : coût entre 6 000 et 10 000 €, mais retour sur investissement rapide.
- Chaudière gaz à condensation : -25 % de consommation énergétique.
- Radiateurs à inertie ou connectés : pour les petits appartements, un changement d’appareils peut faire gagner une classe entière.
💡 Astuce vendeur : les acheteurs recherchent des logements “sans travaux à prévoir”. Une facture récente d’installation moderne rassure immédiatement.
3️⃣ La ventilation : un critère souvent négligé
Un air mal renouvelé favorise l’humidité, la moisissure et la perte de chaleur. Installer une VMC hygroréglable (coût entre 800 et 1 500 €) permet d’améliorer le confort et le DPE en même temps.
4️⃣ Les petits gestes à fort impact
Même sans gros budget, certaines actions ont un effet mesurable :
- Remplacer les ampoules halogènes par des LED ;
- Dégager les radiateurs pour une meilleure diffusion ;
- Poser des boudins isolants sur les portes et fenêtres ;
- Vérifier l’étanchéité du ballon d’eau chaude.
Le DPE prend en compte la consommation annuelle simulée : chaque kWh économisé compte.
4. Quand faire refaire son DPE ?
Avant ou après travaux ?
Idéalement, il faut refaire le DPE après les travaux, pour valoriser immédiatement le bien. Un diagnostic réalisé avant pourrait refléter une note obsolète, moins favorable.
Attention à la date de validité
Les DPE réalisés avant 1er juillet 2021 sont désormais invalides. Et ceux faits entre 2021 et 2023 devront être refaits en 2026, avec la nouvelle méthode de calcul.
Anticiper, c’est éviter de perdre deux à trois mois en pleine période de mise en vente.
5. Vendre avant ou après la réforme ?
C’est la question stratégique du moment.
📅 Si votre bien est électrique :
Attendre 2026 peut se révéler avantageux. Vous profiterez du reclassement automatique et d’un argument commercial renforcé.
⚡ Si votre bien est au gaz :
Il vaut mieux agir maintenant, car le différentiel entre gaz et électricité va s’accentuer. Le marché risque de revaloriser les biens électriques au détriment des autres.
En clair :
- Les biens électriques devraient reprendre de la valeur ;
- Les biens au gaz devront se différencier par leur confort ou leur rénovation.
6. Ce que regardent les acheteurs aujourd’hui
Les acquéreurs sont désormais attentifs à :
- la classe énergétique (A à G) ;
- le coût annuel estimé en euros sur le DPE ;
- et les travaux recommandés dans la dernière page du diagnostic.
Un bien bien classé inspire confiance et rationalise la décision. Inversement, un DPE faible déclenche immédiatement une négociation agressive.
Dans un marché parisien plus sélectif, le DPE est devenu l’un des trois premiers critères de choix, aux côtés du quartier et de l’état général.
7. Les aides disponibles pour les vendeurs
Même si vous vendez, certaines aides peuvent réduire le coût des améliorations :
- MaPrimeRénov’ : accessible pour les travaux d’isolation ou de chauffage, sous conditions de ressources ;
- Certificats d’Économie d’Énergie (CEE) : cumulables avec MaPrimeRénov’ ;
- Éco-prêt à taux zéro : jusqu’à 50 000 € remboursables sans intérêt ;
- Subventions locales (notamment à Paris via la plateforme CoachCopro).
Ces dispositifs permettent de réduire le coût des travaux et de préparer la vente dans de meilleures conditions.
8. L’importance du dossier technique lors de la vente
En 2024, un dossier complet inclut :
- Le DPE ;
- L’audit énergétique (obligatoire pour les F et G) ;
- Le diagnostic amiante, plomb, électricité, gaz, ERP.
Présenter un dossier technique clair et à jour est un signe de sérieux. Un acheteur perçoit immédiatement le bien comme soigné et transparent.
💡 Conseil de pro : joignez les factures de vos améliorations énergétiques (fenêtres, chaudière, radiateurs). Cela crédibilise le discours et sécurise la négociation.
9. Et à Paris ?
Les immeubles parisiens, souvent anciens, ne sont pas des passoires thermiques par nature. Leur inertie thermique (murs épais, pierre, double exposition) compense souvent une isolation imparfaite.
Mais les DPE réalisés avant 2026 peuvent sous-estimer leur performance, surtout pour les biens électriques.
Un reclassement post-réforme pourrait ainsi :
- réhabiliter de nombreux petits appartements du centre ;
- renforcer la liquidité du marché locatif ;
- réduire l’écart de valeur entre biens anciens et récents.
10. L’erreur à éviter : ne rien faire en attendant 2026
La réforme apporte un souffle d’optimisme, mais ce n’est pas une raison pour reporter toute action.
Attendre 2026 sans anticiper, c’est risquer de se retrouver :
- avec un diagnostic expiré,
- un logement toujours mal noté faute d’entretien,
- et une vente retardée par manque de préparation.
Un bien prêt, entretenu et énergétiquement cohérent se vendra toujours mieux, quelle que soit la réforme.
11. En conclusion : la stratégie gagnante
Améliorer son DPE, c’est aujourd’hui le meilleur levier de valorisation immobilière, surtout à Paris. Mais il faut raisonner avec la réforme 2026 en tête :
- Les biens électriques vont mécaniquement remonter ;
- Les biens au gaz doivent miser sur la rénovation et la performance réelle ;
- Le DPE devient un indicateur de confiance, presque aussi symbolique que l’adresse.
Le message est clair : Ne subissez pas la réforme, utilisez-la comme un outil stratégique. Un DPE maîtrisé, c’est la promesse d’une vente fluide, d’un prix juste, et d’un acheteur rassuré.