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DPE 2026 : la réforme qui change tout pour les propriétaires parisiens

En 2026, le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) va connaître sa plus grande évolution depuis son instauration. Souvent perçu comme un couperet par les propriétaires et investisseurs, le DPE s’apprête à redevenir un outil de mesure plus juste et plus cohérent avec la réalité énergétique française.

Cette réforme, qui entre en vigueur le 1er janvier 2026, modifie en profondeur le mode de calcul du DPE — et elle pourrait bien transformer des milliers de passoires thermiques en logements “rachetables”, louables, voire enviables.

1. Pourquoi le DPE devait évoluer

Depuis 2021, le DPE est devenu opposable : il engage juridiquement le vendeur ou le bailleur. Mais son mode de calcul — notamment pour les logements chauffés à l’électricité — s’est révélé injuste et pénalisant.

Jusqu’ici, le coefficient de conversion de l’électricité était fixé à 2,3. Autrement dit, pour 1 kWh consommé, le diagnostic considérait 2,3 kWh d’énergie primaire. Résultat : des logements récents, bien isolés, mais chauffés à l’électricité étaient classés F ou G, alors qu’ils étaient parfois plus sobres que certains biens au gaz ou au fioul.

La réforme 2026 corrige cette distorsion : le coefficient passera à 1,9. Derrière ce chiffre technique se cache un changement majeur : environ 850 000 logements verront leur note s’améliorer sans le moindre chantier.

2. Les grandes lignes de la réforme DPE 2026

Cette refonte repose sur trois piliers :

🔹 1. Un coefficient électrique plus juste

Le nouveau calcul reconnaît la décarbonation du mix énergétique français : 92 % de l’électricité nationale provient désormais de sources bas carbone (nucléaire et renouvelables). Le DPE 2026 reflète donc mieux la réalité écologique du pays.

🔹 2. Une hiérarchie énergétique plus cohérente

Le but est de rééquilibrer la notation entre les énergies fossiles et l’électricité, et d’encourager les ménages à abandonner le fioul ou le gaz pour des solutions plus vertes.

🔹 3. Un impact direct sur la valeur immobilière

Les conséquences économiques seront considérables :

  • Une revalorisation automatique de nombreux biens ;
  • Moins de décotes à la revente ;
  • Un regain d’intérêt pour les appartements électriques récents ou rénovés.

3. Les gagnants de la réforme

🏡 Les logements chauffés à l’électricité

Ce sont les grands bénéficiaires. Avec la baisse du coefficient, ces biens vont gagner une à deux classes énergétiques. Certains logements classés F deviendront E, voire D.

💡 Les petites surfaces

Les studios et deux-pièces, souvent équipés de radiateurs électriques, seront nombreux à sortir de la catégorie “passoire thermique”. C’est une excellente nouvelle pour les investisseurs locatifs, particulièrement à Paris, où ce segment représente une part majeure du marché.

📈 Les propriétaires vendeurs

Un meilleur DPE, c’est une meilleure négociation. Les acheteurs sont de plus en plus attentifs à la classe énergétique, et une remontée de note peut signifier plusieurs milliers d’euros de différence.

4. Les perdants : ou plutôt, ceux qui devront agir

Si les biens électriques respirent, les logements au gaz ou au fioul restent sous pression. Les seuils ne changent pas, mais la comparaison deviendra plus sévère.

Les propriétaires de biens classés F ou G fonctionnant au gaz devront envisager :

  • une isolation thermique plus performante ;
  • ou le remplacement du système de chauffage par des pompes à chaleur ou des solutions hybrides.

Le gouvernement a confirmé que les interdictions de location restent inchangées :

  • Les logements G ne peuvent plus être loués depuis le 1er janvier 2025 ;
  • Les F suivront en 2028 ;
  • Les E sont menacés d’ici 2034.

Autrement dit, les bailleurs n’ont plus le choix : ils doivent anticiper.

5. Ce que cela change pour le marché parisien

À Paris, le DPE est devenu un critère aussi important que la localisation. Dans certains arrondissements, la différence de prix entre un bien classé D et un bien classé G dépasse 20 %.

Avec la réforme, beaucoup de petits appartements, souvent électriques, vont remonter en gamme. Les quartiers anciens, autrefois dévalorisés par des DPE catastrophiques, pourraient bénéficier d’un effet correcteur.

Exemples typiques :

  • Les studios dans le 9ᵉ ou le 10ᵉ chauffés à l’électricité ;
  • Les biens récents du 15ᵉ ou du 13ᵉ avec double vitrage et isolation correcte ;
  • Les logements rénovés du 17ᵉ, souvent électriques depuis le remplacement du gaz.

Cette reclassification pourrait fluidifier le marché, en redonnant confiance à des vendeurs découragés.

6. Les conséquences pour les investisseurs locatifs

Pour un investisseur, le DPE est désormais un paramètre stratégique. Un bien mal classé ne peut plus être loué à court terme, et les banques deviennent réticentes à financer les passoires thermiques.

Mais avec la réforme :

  • Les studios électriques redeviennent éligibles à la location ;
  • Les rendements se stabilisent ;
  • Le risque de vacance locative diminue.

Autrement dit, un bien électrique qui semblait “bloqué” retrouve sa rentabilité.

🎯 Conseil d’investisseur

Faites refaire votre DPE dès 2026 : un reclassement favorable peut transformer une décote de 10 % en plus-value potentielle.

7. Le rôle du DPE dans la stratégie de vente

Un DPE favorable ne se limite plus à un argument environnemental. C’est devenu un outil de persuasion.

Un appartement bien noté se vend plus vite, avec moins de négociation. Et dans un contexte de taux encore élevés, les acheteurs cherchent à réduire leurs dépenses énergétiques dès le départ.

🧾 Exemple concret

Un 40 m² classé F à 500 000 € peut perdre 50 000 € à la revente. S’il passe en E ou D en 2026, il retrouve immédiatement sa valeur de marché.

8. Le DPE, une photographie complète du logement

Le DPE ne se limite plus à une simple étiquette. Il s’appuie sur une analyse complète :

  • Isolation thermique (murs, toits, fenêtres) ;
  • Systèmes de chauffage et d’eau chaude ;
  • Ventilation et déperditions ;
  • Émissions de CO₂.

Sa validité reste de 10 ans, mais tout propriétaire a intérêt à le mettre à jour après rénovation. Dès 2026, certains DPE actuels perdront leur pertinence car le mode de calcul sera différent.

9. Vers une valorisation plus écologique et plus équitable

Cette réforme incarne un tournant philosophique : elle ne cherche plus à sanctionner, mais à réévaluer avec justesse.

La France s’aligne sur une logique plus moderne :

  • reconnaître l’électricité comme énergie d’avenir ;
  • encourager la transition énergétique sans pénaliser les bons élèves ;
  • offrir aux propriétaires un cadre plus clair pour planifier leurs travaux ou investissements.

En rééquilibrant le DPE, l’État envoie un message fort : l’efficience énergétique est aussi une question de mesure, pas seulement de rénovation.

10. Comment anticiper dès maintenant

✅ Étape 1 : Vérifiez votre DPE actuel

S’il date d’avant 2021, il est obsolète et devra être refait. Un nouveau diagnostic pourrait déjà révéler un meilleur classement.

✅ Étape 2 : Simulez le futur calcul

Des simulateurs en ligne permettent d’estimer l’impact de la réforme 2026 sur votre bien, selon le mode de chauffage et la surface.

✅ Étape 3 : Réfléchissez au bon moment pour vendre ou louer

Si votre bien est concerné par une remontée de classe, il peut être judicieux d’attendre 2026 pour le valoriser au mieux.

11. Enjeux pour les professionnels de l’immobilier

Pour les agents, notaires et diagnostiqueurs, le DPE 2026 implique :

  • une mise à jour des outils et logiciels de calcul ;
  • une reformation obligatoire pour les diagnostiqueurs ;
  • et une nouvelle pédagogie à transmettre aux clients.

Le rôle du conseil devient central : aider les propriétaires à comprendre que cette réforme n’est pas une contrainte, mais une opportunité de repositionner leur bien.

12. Le DPE et la confiance du marché

Le DPE est souvent critiqué pour ses incohérences passées. En corrigeant ces biais, la réforme renforce sa crédibilité auprès des acheteurs.

Un diagnostic plus fiable signifie :

  • des transactions plus transparentes ;
  • moins de litiges post-vente ;
  • et une meilleure prévisibilité des coûts énergétiques.

C’est un pas décisif vers une marché immobilier plus rationnel et plus responsable.

13. Conclusion : une réforme technique… aux conséquences majeures

Derrière les chiffres et coefficients, la réforme du DPE 2026 marque une évolution de fond : celle d’un marché qui se veut plus écologique, équitable et transparent.

Elle récompense les logements sobres, réhabilite les biens électriques, et redonne confiance à des propriétaires longtemps découragés.

En 2026, votre logement pourrait valoir davantage — non pas parce qu’il a changé, mais parce que la vision que l’on porte sur lui aura évolué.

Et dans un marché parisien toujours plus sélectif, cette nuance pourrait faire toute la différence.