Meublé ou nu : que choisir fiscalement en 2025 à Paris ?
À Paris, le choix entre louer un logement meublé ou nu dépasse largement la question de la simple décoration. Il s’agit avant tout d’un arbitrage fiscal et patrimonial qui peut influencer la rentabilité, la fiscalité annuelle, la transmission, mais aussi la souplesse de gestion.
En 2025, dans un contexte de fort encadrement des loyers, de fiscalité immobilière mouvante et d’un marché parisien toujours scruté par les investisseurs, la question est plus cruciale que jamais : faut-il privilégier la location meublée ou vide pour optimiser ses revenus et sa stratégie patrimoniale ?
Cet article propose une analyse détaillée, sur près de 2000 mots, pour comprendre les tenants et aboutissants de ce dilemme fiscal.
1. Comprendre les deux régimes
Location nue (non-meublée)
- Régime fiscal : revenus fonciers.
- Deux options fiscales :
- Contrat de bail : 3 ans renouvelable (bail d’habitation classique).
- Fiscalité patrimoniale : souvent intéressante si gros travaux générant du déficit foncier.
Location meublée
- Régime fiscal : bénéfices industriels et commerciaux (BIC).
- Deux options :
- Contrat de bail : 1 an renouvelable (ou 9 mois pour étudiants).
- Fiscalité patrimoniale : amortissements réduisent fortement l’assiette imposable.
2. Fiscalité 2025 : ce qui change
En 2025, plusieurs évolutions fiscales impactent le choix entre meublé et nu :
- Encadrement des loyers :
- Déficit foncier renforcé :
- LMNP (loueur en meublé non professionnel) :
- IFI (Impôt sur la Fortune Immobilière) :
3. Comparaison chiffrée : cas pratiques
Cas 1 : studio de 25 m² dans le Marais
- Loyer nu : 1 000 €/mois (12 000 €/an).
- Loyer meublé : 1 150 €/mois (13 800 €/an).
Fiscalité nue (micro-foncier)
- Revenus imposables : 8 400 € (après abattement 30 %).
Fiscalité meublée (micro-BIC)
- Revenus imposables : 6 900 € (après abattement 50 %).
👉 Avantage meublé : fiscalité plus douce et cash-flow supérieur.
Cas 2 : appartement de 70 m², avec travaux énergétiques lourds (15 000 €)
- Loyer nu : 2 000 €/mois (24 000 €/an).
- Loyer meublé : 2 200 €/mois (26 400 €/an).
Fiscalité nue (réel avec déficit foncier)
- Déduction travaux + charges : possibilité d’imputer jusqu’à 21 400 € sur le revenu global.
- Forte optimisation pour contribuables très imposés.
Fiscalité meublée (réel avec amortissements)
- Loyers nets imposables quasi nuls grâce aux amortissements.
- Cash-flow plus élevé, mais pas d’imputation sur le revenu global.
👉 Avantage dépendant du profil fiscal :
- Forte imposition → intérêt au déficit foncier (nu).
- Imposition modérée ou recherche de cash-flow → intérêt au meublé.
4. Rentabilité et stratégie patrimoniale
- Meublé = plus de flexibilité, plus de rentabilité immédiate, fiscalité allégée via amortissements. Idéal pour petits logements (studios, 2 pièces).
- Nu = plus de stabilité, fiscalité avantageuse en cas de travaux lourds, bail longue durée qui rassure certains investisseurs. Idéal pour biens familiaux et gros travaux énergétiques.
5. L’influence de la réglementation énergétique (DPE)
À partir de 2025 :
- Les logements G sont interdits à la location.
- Les logements F suivront en 2028.
👉 Conséquence :
- Les bailleurs en nu peuvent tirer avantage des travaux via déficit foncier.
- Les bailleurs en meublé peuvent amortir le coût des rénovations, mais ne bénéficient pas de l’imputation sur le revenu global.
6. Recommandations pratiques pour 2025
- Profil investisseur cherchant à réduire l’impôt sur le revenu → privilégier le nu avec travaux (déficit foncier).
- Profil investisseur cherchant du cash-flow immédiat → privilégier le meublé au régime réel (amortissements).
- Petits appartements à Paris intra-muros → le meublé s’impose (rentabilité supérieure + demande forte des étudiants et expatriés).
- Grands appartements familiaux → le nu reste pertinent (stabilité locative, optimisation via déficit foncier).
En 2025, le choix entre meublé et nu n’a rien d’anodin :
- Le meublé séduit par sa souplesse fiscale et sa rentabilité immédiate,
- Le nu reste redoutablement efficace pour les propriétaires réalisant des travaux énergétiques ou visant une gestion de long terme.
👉 La clé est de bien analyser son profil fiscal, ses objectifs patrimoniaux et les caractéristiques du bien pour arbitrer intelligemment.